Le Nanowrimo va commencer le 1er novembre et se terminera à la fin du mois. Vous le savez, ce défi mondial d'écriture consiste à rédiger 50 000 mots en 1 mois. Cette année, je suis l'heureuse marraine du concours organisé par le studio d'écriture en ligne Scribbook. J'en suis d'autant plus honorée que, depuis ses débuts, Scribbook m'accompagne pour tous mes romans (je suis en train d'écrire le 8e).
Tous mes premiers jets de romans ont donc été produits sur Scribbook, dont 5 pendant un Nanowrimo. Je pense donc être bien placée pour vous donner quelques conseils pour réussir votre challenge ! Je vous explique aussi comment je m'organise et quelle est ma méthode.
À mes débuts, j'étais plutôt du style jardinière : je me lançais dans l'écriture tête baissée et sans beaucoup de préparation. Je me suis souvent retrouvée dans des impasses, parfois impossibles à résoudre.
Avec l'expérience, j'ai appris à être un peu plus architecte, c'est-à-dire à prévoir en amont le déroulement de mon roman. Cela dit, je reste assez souple, car je prévois en général juste les grandes lignes.
Mon organisation tient en trois verbes : anticiper, planifier et avancer.
Pour bien réussir mon Nanowrimo, il faut que je décide en amont ce que je vais écrire pendant ce mois de novembre : un roman, une réécriture, des articles... Surtout, il faut que j'aie un minimum préparé de la matière, pour éviter de me retrouver coincée en plein milieu de l'écriture.
J'essaie donc d'avoir, au 31 octobre :
L'objectif est de pouvoir écrire sans m'arrêter pour réfléchir à ce qui va se passer après ou pour me documenter.
Avant le début du Nanowrimo, je programme mes sessions d'écriture chaque jour. Je veux dire que je les programme concrètement, en les inscrivant dans mon agenda, comme un rendez-vous avec moi-même. C'est d'ailleurs ce que je fais même en dehors du Nano.
Cependant, je ne suis pas psychorigide non plus : si un jour, l'inspiration n'est pas là ou si j'ai une soirée de prévue, je reporte (mais pas trop tard sinon le retard s'accumule !).
Cette planification demande de connaître à peu près votre rythme d'écriture. En ce qui me concerne, je programme des sessions d'environ 2h. J'écris en effet 800 à 1000 mots par heure (comme ça, je me laisse une marge).
Une fois mes sessions programmées, j'essaie de m'y tenir et d'avancer sans revenir en arrière sur ma production quotidienne. J'évite de relire ce que j'ai écrit les jours d'avant, sauf pour me rappeler où j'en suis, afin de ne pas avoir envie de corriger. La réécriture, les corrections, le fignolage, tout ça, ça n'a pas sa place pendant le Nano. Je considère le défi comme un vide cerveau qui me sert à avoir de la matière à retravailler.
D'ailleurs, ce n'est pas rare que mes textes soient émaillés de "truc" ou de "à revoir" et de "approfondir description de tel lieu". Ainsi, je ne m'attarde pas sur les détails et j'avance.
Avec 8 romans dont 5 écrits pendant le Nano, vous vous demandez peut-être ce que j'utilise comme outil. Rien de révolutionnaire. Voici ma petite liste :
À tout seigneur, tout honneur : Scribbook me suit depuis sa sortie, en 2014 ou 2015. J'y ai rédigé tous mes romans, après avoir essayé Scrivener et le bon vieux Word/Libre Office. Je vois trois points forts dans cette application :
Il y a dans Scribbook un canevas spécial Nano avec un fichier par jour. En général, j'aime bien préparer à l'avance mes fichiers de scènes en fonction de mon plan. Visuellement, c'est aussi motivant de voir qu'on avance.
Il me permet simplement de renseigner mon quota de mots chaque jour et de voir ma progression. C'est juste pour la motivation, je ne participe pas aux événements organisés autour du challenge.
C'est le compagnon indispensable pour prendre des notes, gribouiller des schémas, écrire des idées, refaire pour la 132 145e fois mon plan... J'utilise un carnet pour chaque roman, souvent un vieil agenda que je recycle (c'est mon dada).
C'est tout ce que j'utilise comme outil, en y ajoutant mon cerveau, bien entendu.
Choisissez un support d'écriture qui permet de comptabiliser vos mots quotidiens et de faire le cumul au fil du mois. Scribbook fait cela très bien et voir la jauge qui se remplit fait partie de la motivation. Certains tiennent un tableur très détaillé et d’autres utilisent simplement le site du Nano pour suivre leur progression.
Installez-vous confortablement pour écrire, afin d'être dans de bonnes conditions et de favoriser votre créativité. Moi, j'aime particulièrement programmer mes sessions le soir, après dîner, quand tout est calme. Je monte dans mon bureau, j'allume la lumière et j'entre dans ma bulle. Si vous aimez l'odeur d'une bougie parfumée ou de l'encens, allez-y. Certains ne jurent que par le thé, le café ou le chocolat pour les accompagner. Prenez tout ce qui va vous motiver.
Choisissez une playlist inspirante, en fonction du thème de votre roman. Quand j'écrivais ma romance médiévale, j'écoutais de la musique celtique ancienne. Pour Roman 8, je suis sur une playlist "Ambiant World" sur Spotify qui mixe BO de films, animés et séries, le plus souvent en instrumental.
Personnellement, je n'ai jamais souscrit aux conseils consistant à prévenir qu'on n'allait avoir aucune vie sociale pendant un mois. ça voudrait dire que l'écriture est une corvée et qu'on renonce à quelque chose pour s'y mettre. Or, ça doit rester un plaisir. Ne vous mettez pas la pression. Personne ne vous en voudra si vous n'écrivez pas votre quota journalier.
En dehors de ça, je n'ai pas vraiment de méthode. Je sais que plus mon projet de roman est mûr dans ma tête, plus j'ai des chances de réussir le challenge. J'ai besoin de mariner un roman plusieurs mois avant de démarrer l'écriture. C'est pour cela que, cette année, je vais être une NanoRebelle, c'est-à-dire que je ne vais pas écrire un roman pendant ce mois de novembre, mais différents textes : ces articles pour le blog de Scribbook, des articles pour mes clients, et peut-être la fin de roman 8.