Nous voici au terme de cette série d'articles dédiés au Nanowrimo, dans le cadre du concours Scribbook 2021. J'espère que vous avez bien avancé sur votre challenge, voire que vous l'avez peut-être déjà terminé ? Pour ma part j'ai dépassé les 35k à l'heure où j'écris cet article (jeudi 18 novembre). Je pense donc que mon contrat pour le Nanowrimo va être rempli haut la main. Cependant, la vie de vos textes ne s'arrête pas au 30 novembre. Que vous ayez bouclé vos 50 000 mots ou pas, ce serait dommage de ne pas exploiter cette matière. Encore une fois, les lignes qui suivent sont tirées de mon expérience et n'ont donc pas forcément un caractère universel !
En 2021, c'est la première fois que je participe au Nanowrimo en vraie rebelle, c'est-à-dire en n'écrivant pas du tout de fiction. Je comptabilise uniquement mes articles clients et mes articles de blog. Jusqu'à présent, j'avais toujours profité du Nanowrimo pour démarrer ou avancer sur un premier jet.
J'ai participé pour la première fois en 2015, alors que j'écrivais le premier jet de ce qui deviendra Les Ombres de Brocéliande, mon 4e roman. Je me souviens même de l'ambiance extrêmement étrange du soir du 13 novembre. J'étais en train de rédiger une scène assez "légère" du roman et la télé commençait à couvrir la série d'attentats survenus à Paris... Et j'ai continué à écrire, dans un état second, parce que je voulais boucler mes 1667 mots. Peut-être aussi que je voulais exorciser ces images d'horreur qui passaient en boucle sous mes yeux. Mon premier Nano date de 2015, donc, et j'ai brillamment relevé le challenge avec 50 007 mots (comme quoi chaque mot compte !). Le roman final est paru un an plus tard, fin novembre 2016.
L'année suivante, j'ai rempilé avec la première partie du Sang des Lumières (50 430 mots) et la seconde partie en 2017 (52077 mots). Le roman final, mon 5e roman donc, est paru en octobre 2018 (donc encore un an plus tard). En 2018, j'ai écrit le premier jet d'Un pont sur l'eau trouble (50 191 mots). Après, ça s'est gâté... En 2019, je déménageais et j'étais en train de corriger ma romance médiévale pour Harlequin, je n'ai donc pu valider qu'à peine 30 000 mots. Et l'année dernière, je n'ai pas du tout participé, car j'étais en pleine correction d'Un pont sur l'eau trouble et mon projet pour roman 8 n'était pas assez mûr.
Pourquoi je vous explique tout ça ? Pour vous montrer que c'est un challenge constamment renouvelé. À chaque Nanowrimo, nous sommes tous sur un pied d'égalité : des auteurs et autrices qui commencent un nouveau roman. Qu'on ait réussi plusieurs fois ou jamais, on reprend tout à zéro.
Le Nano est un challenge intéressant pour se motiver et empêcher la procrastination. Même si on ne gagne rien à la fin (sauf dans le cas du concours Scribbook !), vous aurez la satisfaction :
L'avantage du Nanowrimo, qui est un inconvénient pour certains, c'est ce caractère d'urgence : comme on doit boucler son nombre de mots, on ne peut qu'avancer. C'est d'ailleurs un des premiers conseils que l'on donne aux nanoteurs : ne pas revenir en arrière sur ce qu'on a écrit.
Vous remarquerez que je dis toujours "premier jet" en parlant du Nano : car il s'agit bien de cela. Quatre de mes nanos sont devenus des romans publiés : Le Sang des Lumières, Les ombres de Brocéliande, L'Alliance de Penthièvre et Un pont sur l'eau trouble. Mais la version que j'ai "pondue" pendant le Nano et la version finale sont trèèèèès différentes.
D'abord : félicitez-vous ! Que vous ayez écrit 50 000, 100 000 ou seulement 15 000 mots, vous êtes toujours gagnant par rapport au début novembre. Remporter le challenge n'est pas une fin en soi. L'idée, c'est surtout d'ajouter des mots à son projet.
Si vous avez terminé votre premier jet ou une réécriture, l'histoire ne s'arrête pas là. Souvent, je laisse reposer ce que j'ai écrit pendant quelques temps (un mois ou une semaine), avant d'y remettre le nez. Puis je retravaille la matière : je relis, je rature, je coupe-colle, je copie-colle, je supprime et j'ajoute. Ce qui sort du Nano, pour moi, est une esquisse ou une ébauche que je dois maintenant fignoler. Avec le recul, je crois que j'aime encore plus cette phase de réécriture que l'écriture elle-même. J'apprécie de retrouver mes mots et de les sculpter pour leur donner plus de force, plus de poids.
Dans tous les cas, ce que vous avez produit durant le Nanowrimo est rarement destiné à être publié tel quel. Un premier jet doit toujours être relu (y compris quand on s'appelle Zola, Flaubert ou Dostoievski !). Vous pouvez aussi décider, après la relecture, de ne pas poursuivre ce projet. Mais surtout, ne le jetez pas : peut-être que vous y reviendrez dans trois semaines, six mois ou dix ans. Et si vous ne réutilisez pas ce que vous avez écrit en totalité, vous y récupérerez peut-être des scènes, des bouts de dialogues ou des descriptions particulièrement réussies. En écriture, rien ne se perd !
Après le Nanowrimo, il est possible de... penser au suivant ! Si vous êtes dans une frénésie d'écriture, sachez qu'il existe des Camps Nanowrimo au printemps et en été. Là, c'est vous qui fixez votre propre objectif. Pour ma part, j'ai décidé d'organiser mon planning d'écriture de manière à caler un démarrage de premier jet en novembre 2022. Ce sera pour le tome 3 de ma saga historique des Lumières. Il faut donc, d'ici là, que je programme l'élaboration du plan et les recherches documentaires afin d'être au taquet pour le Nanowrimo 2022. On se retrouve là-bas ?
J'espère que cette série d'articles sur mon expérience du Nanowrimo vous aura plu. Pour ma part, j'ai vraiment apprécié de partager avec les lecteurs de Scribbook durant ce mois de novembre. Si vous avez envie de continuer à suivre mon actualité et mes contenus sur l'écriture et la communication des auteurs, je vous invite à visiter mon blog lespacedudehors.fr ou sur Instagram (@lyndaguillemaud), Facebook (LyndaGuillemaudPro) et LinkedIn (Lynda Guillemaud).