Article rédigé et enrichi par Jonathan KALFA sur la base d'un échange constructif sur le groupe Facebook de Scribbook (Le cercle de plumes) entre les (extraordinaires) utilisateurs de Scribbook et Jade Baudain.
Jade travaille actuellement pour Kobo Writing Life. Par le passé, elle a travaillé avec beaucoup d'éditeurs, et plus particulièrement dans le domaine de la littérature de l'imaginaire (dont Bragelonne et l'Atalante). Elle a touché à la diffusion, la distribution, au commercial, et à ses heures perdues a même été éditrice indépendante. Encore merci à elle d'avoir pris du temps pour cet échange constructif !
Avertissement : ces conseils sont exactement ce qu'ils sont, c'est à dire des conseils. Vous êtes tout à fait libres de ne pas être en adéquation avec le contenu de cet article. Nous ne nous posons pas en détenteur de la connaissance ultime et vous êtes libres de les suivre, ou pas.
Table des matières
1. Comment sait-on si une maison d'édition est ouverte à la réception et à l'étude de manuscrits ?
2. Lors de l'envoi de notre manuscrit, que doit-on y joindre ?
3. Lors de l'envoi de notre manuscrit, sous quel format doit-on l'envoyer (papier ou numérique) ?
4. Est-ce vraiment rédhibitoire s'il reste quelques fautes dans mon manuscrit ?
5. Est-ce mieux de faire relire son manuscrit par un professionnel avant envoi ?
6. Comment trouver et cibler les maisons d'édition de manière constructive ?
7. J'écris une trilogie, comment cela se passe pour la proposer à l'édition ? J’envoie dès que le premier tome est fini ? Ou quand toute la série est terminée ?
8. Quel genre littéraire se vend le mieux (actuellement) ?
9. Les romans jeunesse, éditeur traditionnel avec édition papier ou tenter l'auto-édition numérique ?
10. Qu'en est-il du choix de l'apparence, du design et du graphisme du livre dans l'édition traditionnelle ?
11. Est-il intéressant de faire ses armes sur des plateformes sociales d'écriture (Wattpad, Scribay, etc.) pour voir si ça fonctionne, avant d'envoyer aux maisons ?
12. Peut-on proposer un texte déjà autoédité à une maison d'édition ?
13. Je vais d'abord m'autopublier, la couverture c'est important ? Peut-on la faire soit même ou faire appel à un professionnel ?
14. Est-ce que les auteurEs se font moins facilement publier que les auteurs ?
15. Est-il utile de faire appel à un agent littéraire ?
C'est souvent indiqué sur leur site Internet. S'il n'y a rien de précisé, c'est quasiment sûr que c'est fermé. Inutile alors de les démarcher, en tout cas en ligne ou par courrier. Mieux vaut aller alors à la rencontre des équipes et éditeurs lors des salons du livre pour échanger et savoir leur politique éditoriale sur la question. Vous pouvez aussi poser la question sur leurs réseaux sociaux. Ils ne répondront pas forcément, mais ça ne coûte rien et les CM (Community Manager) sont au courant des politiques de la maison sur la question.
Chaque maison a ses préférences. Il faut toujours bien vérifier les conditions de soumission sur le site de l'éditeur, ou en envoyant un mail pour être certain. Ça ne coûte rien : au pire il n'y a pas de réponses, au mieux vous serez fixé.
Bien entendu, vérifiez bien que les soumissions sont ouvertes, le risque est grand sinon de se retrouver sans réponse du tout, non pas par snobisme ou impolitesse, mais souvent parce que les éditeurs sont complètement saturés d'envoi de manuscrits non sollicités. L'Atalante a reçu plus de 500 textes en un seul mois lors de leur ouverture de réception de manuscrits en janvier 2020.
Après, idéalement, il est vivement recommandé en effet d'ajouter deux choses à son manuscrit : le Pitch (un résumé, bref, accrocheur. Pas la peine de s'étaler, il doit donner envie en 5 lignes d'ouvrir le texte), et le synopsis (l'intrigue détaillée). Le synopsis doit, si possible, tenir sur une seule page. Au-delà de deux, c'est trop (sauf si le site de l'éditeur précise quelque chose de différent dans leurs desiderata).
Cela fait gagner un temps précieux à l'éditeur, qui saura aussitôt si le texte rentre dans sa ligne éditoriale, et s'il a envie de le lire. Si ce n'est pas le cas, que le texte ne convient pas à sa ligne, ou qu'il n'est pas (encore) adapté à la publication : tout le monde gagne du temps, et vous avez plus de chance de recevoir un retour, car cela prend bien moins de temps de répondre concernant une intrigue d'une page qu'un texte de 400.
Au demeurant, c'est un excellent exercice que tout auteur devrait faire pour se canaliser et vérifier que son texte est clair, avec une intrigue compréhensible, bien huilée et prenante. Si vous avez du mal à rédiger et résumer un synopsis, c'est sans doute qu'il y a encore des points à améliorer, et le texte en sera encore plus fort ensuite.
Bien entendu, il est bon de rappeler même si cela paraît évident : avoir un texte à la mise en page claire, simple et sobre. Pas de typo fantaisiste, pas de couvertures couleur, pas d'illustrations (hormis si segment visé spécifique), pas de lettres de recommandation, etc. Juste le texte, propre, nickel. Encore une fois : sauf si l'appel à texte précise quelque chose de différent.
Pour le choix de l'envoi papier ou numérique, cela dépend TOTALEMENT de chaque maison ! Même si le numérique tant à se démocratiser et à devenir le cas le plus répandu, certains éditeurs préfèrent le papier parce que c'est plus facile à lire et annoter, ou par simplement préférence personnelle.
Si rien n'est pas précisé (et que vous n'avez pas de réponse en posant la question), vous pouvez envoyer la version entière en numérique, et les premiers chapitres en papier. Le double avantage est que vous vous économisez beaucoup d'argent, et un éditeur se fait déjà une idée dès les premières pages. Si ça lui plaît, il aura alors votre texte en entier en numérique, et pourra vous recontacter s'il veut le reste en papier. C'est bénéfique pour tout le monde et ça permet d'économiser du temps et de l'argent. Évidemment, précisez alors dans votre courrier quand vous avez envoyé par mail, à quelle adresse mail, de quelle adresse, avec quel intitulé, et vos coordonnées pour être recontacté. Optez pour un en-tête de mail très clair pour être facilement retrouvable dans une boîte mail, comme : #Proposition de manuscrit - Titre du roman - Maison d'édition XYZ - Nom Prénom de l'auteur.
Ce n'est pas grave si un manuscrit comporte quelques fautes : sans les services d'un professionnel, c'est quasiment toujours le cas. Les éditeurs ne sont pas correcteurs eux même, et peuvent (hormis bien sûr de très évidentes) rater des fautes !
Si le texte est propre, lisible et avec très peu de fautes, aucun souci pour l'envoyer.
Oui ! Il est toujours bon de s'offrir les services d'un correcteur/relecteur avant tout envoi de manuscrit. Ceci afin d'envoyer un texte propre, à la fois dans sa mise en page et dans sa qualité artistique. Ça serait dommage de passer à côté d'une opportunité parce que l'éditeur aura été rebuté par des éléments facilement corrigibles après un passage entre les mains d'un correcteur ! Et dans tous les cas ça ne sera pas perdu si vous le conservez du coup en auto-édition.
Attention également au fait que beaucoup de gens s'auto-proclament correcteur : assurez-vous de vous adresser à des professionnels.
Avant d'envoyer en correction, ne négligez pas la phase de relecture par des bêta-lecteurs : afin de faire corriger une version finale et non un rush.
Vous pouvez également faire appel à des communautés comme Heptalone ou à des correcteurs/relecteurs ayant "en plus" une activité de conseil afin de faire une pierre, deux coups !
Vous pouvez, selon le genre de votre ouvrage, aller en librairie (physique ou en ligne) regarder ce qui se fait dans votre segment littéraire. C'est TRÈS utile pour savoir ce qui se publie ! C'est une étape complètement sous-estimée des auteurs alors qu'elle est vitale pour savoir ce qui se publie sur le marché.
Notez le nom des maisons d'édition publiant des textes ressemblant au vôtre, et cherchez leurs sites Internet. Vous trouverez très souvent une précision sur l'ouverture ou non des soumissions de manuscrits. S'il n'y a rien, il est quasiment sûr que ce n'est pas ouvert.
Quand on est primo édité (pas ou peu publié encore en édition traditionnelle), c'est aussi une bonne décision de viser de plus petites structures pour prendre de l'expérience et de la bouteille, et petit à petit, évoluer dans ses textes et sa carrière. En ce cas, c'est bien d'aller voir des salons du livre de votre segment littéraire pour découvrir des maisons d'édition et échanger directement sur place avec eux. Vous pouvez même laisser directement sur place une clé USB avec votre texte si le contact passe bien et qu'ils sont intéressés. Vous pouvez même discrètement vous démarquer avec un petit fascicule contenant une brève présentation du texte et de vous-même. Encore une fois, DE FAÇON SOBRE ! Plus vous êtes sobre, clair et direct, plus on se souviendra de vous.
Pour la SFFF, vous pouvez aussi regarder (l'excellentissime) : le guide des éditeurs de l’imaginaire !
De façon globale, rappelez-vous de ne pas trop en faire et de savoir aller droit au but. C'est la preuve que vous maîtrisez votre sujet et que vous êtes sérieux dans votre démarche. Plus vous êtes poli, sobre et clair, plus vous donnerez envie de poursuivre l'échange et découvrir votre travail.
Ah, j'ajouterai de suivre sur les réseaux sociaux les maisons d'édition de votre segment littéraire : vous serez au courant de leurs actualités, des nouveautés et donc des types de textes qu'elles publient, les salons du livre où vous pourrez les rencontrer et discuter avec les éditeurs ou les auteurs, bref, autant de moyens à la fois de progresser dans votre compréhension de votre segment littéraire et de vous renseigner !
Inutile de finir toute la saga, mais à minima, effectivement, avoir le premier tome terminé.
Quand on planifie une série dont on propose le premier tome, c'est bien du coup de rajouter le synopsis (l'intrigue détaillée) des tomes suivants avec le manuscrit, pour montrer où ça va et si cela intéresse l'éditeur.
À noter aussi qu'au delà de trois volumes, ça risque d'être compliqué pour un éditeur de s'engager. Déjà parce que les lecteurs sont acclimatés aux trilogies (hormis les longues séries jeunesses/young adult), ensuite parce que commercialement c'est difficilement tenable.
Habituellement il y a toujours un taux de déperdition entre un tome 1 et un tome 2 (moins de lecteurs achètent mécaniquement le tome 2, on ne peut pas avoir un taux de conversion de 100% des acheteurs entre deux volumes), puis un regain de ventes avec la conclusion de série, parce que ça rassure les acheteurs.
En deux ou trois volumes pour de l'imaginaire, c'est l'idéal du coup.
Il existe bien sûr des exceptions - surtout côté des productions anglo-saxones – avec des séries à succès avec plus de trois tomes (ex : Les Archives de Roshar de Sanderson), mais cela reste des exceptions. Leur tentative d’adaptation pour le marché français ne fonctionnent d’ailleurs pas toujours ( ex : Les Dossiers Dresden de Jim Butcher)
La romance, de très loin, avec tous ses sous-genres : la romance contemporaine en tête, suivi de la romance paranormale, le new adult, la romantica, le Young adult, la dark romance, etc.
Le thriller et le polar restent très bien représentés, entre autres car ces deux catégories littéraires correspondent à une typologie d'acheteur particulier : ce sont des boulimiques de lectures et d'un genre, qui généralement lisent et achètent énormément chaque année. C'est pourquoi ils sont très souvent proposés en format poche. Une exploitation en grand format est souvent contre-productive, hormis pour des noms bien installés.
L'imaginaire demeure bien installé, mais essentiellement parce qu'on y regroupe tous les sous-genres y étant associés : fantasy, SF, horreur, fantastique, post-apo, dystopie, etc. Toutefois, on notera que l'immense majorité des ventes est faite par des auteurs anglo-saxons traduits (même s'il y a un excellent pool d'auteurs français en imaginaire, tels que Pierre Bordage, Victor Fleury, Paul Beorn, Charlotte Bousquet, etc.).
La jeunesse et le Young adult sont des segments qui fonctionnent particulièrement bien en papier aussi, mais beaucoup moins en numérique, même si des titres Young adult peuvent bien s'en tirer quand ils arrivent à jouer une double carte de genre (typiquement, la romance, le fantastique et la fantasy, s'ils parviennent à s'adresser à un public multi générationnel). Ils répondent à des codes très précis cependant et le marché est ultra saturé.
La non-fiction et le développement personnel fonctionnent extrêmement bien en papier, beaucoup plus timidement en numérique.
Évidemment la littérature blanche marche toujours très bien. Elle s'adresse également à une catégorie de lecteur assez précise au final et ce ne sont pas les mêmes amateurs que la fiction plus récréative. C'est souvent perçu comme un gros mot que de dire que la fiction est divertissante, alors que c'est un immense compliment. On ne cherche pas la même chose quand on achète un ouvrage de littérature blanche (littérature qui ne relève pas de la littérature de genre) et un ouvrage de fiction pure. Toutes les littératures sont qualitatives et toutes sont respectables.
La jeunesse est effectivement un segment très minoritaire en terme de ventes en numérique, tout simplement parce que le public ciblé n'est pas celui qui achète en ligne. Rien ne vous empêche de le publier en ebook, mais malheureusement majoritairement ce n'est pas là que se trouve le public de la jeunesse.
Pour trouver à qui envoyer son manuscrit comme indiqué précédemment : prospectez vos grandes surfaces culturelles pour regarder les titres qui sortent dans votre segment, notez les maisons d'édition publiant des titres similaires au vôtre, et démarchez-les patiemment. Idéalement, rendez-vous en salons du livre jeunesse (Montreuil typiquement) nationaux ou régionaux pour rencontrer les équipes, participer à des speed-éditings, etc.
À noter que la jeunesse est un marché très riche, il faut donc bien définir aussi le genre littéraire de votre roman jeunesse et adapter votre démarchage en conséquence. Toutes les maisons n'ont pas la même ligne éditoriale sur le roman jeunesse.
Beaucoup de petites maisons en publient régulièrement. C'est encore un segment dynamique. Les parents achètent volontiers lors des salons également. C'est souvent intéressant d'intégrer le catalogue d'une petite structure et beaucoup se déplacer en salon ensuite pour dédicacer et promouvoir son titre avec l'équipe. Il ne faut pas hésiter ensuite à démarcher aussi librairies et surfaces culturelles autour de chez soi pour aider à la diffusion.
Ça dépend de chaque maison et de chaque segment littéraire, mais très majoritairement c'est défini par les codes graphiques liés au segment littéraire concerné, puis chaque maison d'édition a sa propre charte graphique identifiable. C'est d'ailleurs un bon indice : si vous êtes capable d'identifier aussitôt la production d'un même éditeur par les codes graphiques de son catalogue, c'est un excellent indice de son sérieux et sa qualité. C'est bien pour ça d'ailleurs que le public est méfiant quand une maquette est lambda ou hors code : ça se repère tout de suite et les gens s'en détournent. D'où l'importance de la soigner.
Pour un exemple facile, en fantasy, le code c'est l'illustration. Pas de photo. Et (en ce moment) plutôt du painting et du semi-réaliste : ce qu'on appelle le cell-shading (illustration au style plus cartoon avec aplats de couleur en gros), ce sont les codes de la jeunesse.
Deux exemples concrets ensuite : En premier une couverture de Bragelonne, en second une de l'Atalante. Même genre littéraire, mais deux styles graphiques complètement différents. Ils publient les mêmes genres, mais ne visent pas exactement le même public, et ne développent pas les mêmes types de textes, même s'ils ont des auteurs en commun.
Cela dépend à la fois des milieux et des maisons d'édition. Mais finalement, le problème vient davantage du public que des éditeurs. Il y a encore un vrai sexisme inconscient de la part des acheteurs qui peuvent les freiner, surtout dans la fantasy et l'horreur. Moins dans la SF, car il y a de très grands noms reconnus comme Martha Wells ou Marie Brennan.
Côté imaginaire français - spécialité de Jade - il semble y avoir peu ou prou de sexisme. Charlotte Bousquet est l'une des autrices les plus respectées du milieu français. Catherine Dufour cumule les récompenses. Et il y a de plus en plus de femmes sur la scène française.
En toute transparence, il y a encore des progrès à faire sur la représentation des auteurs féminine, mais c'est aussi lié au fait qu'une grosse partie du catalogue imaginaire disponible sur le marché soit des traductions anglo-saxonnes, et que c'est encore un milieu sclérosé par des hommes blancs de 40 ans, pour grossir le trait. Mais ça s'améliore.
En France c'est clairement moins flagrant, entre autres parce qu'il y a peu de lancement de fantasy et imaginaire français, et que le seul critère qui compte, c'est parvenir à vendre dans un marché ultra saturé avec un public ultra frileux. "Si le texte déchire, il sera publié".
Pour aller un peu plus loin, l'imaginaire français est en crise depuis un moment et c'est d'une difficulté sans nom que de lancer de nouveaux auteurs. Et même des auteurs installés sortent les rames pour réussir à exister. Donc pour le coup, le genre ne semble avoir aucune incidence sur ce segment pour la sélection des textes. Il y a peu de créneaux et on veut rentabiliser les risques : donc si le texte est excellent, on le sort.
Oui ! C'est à la fois un indicateur intéressant (même si à prendre avec des pincettes : par expérience les lecteurs en ligne sont naturellement plus curieux de tout. Les lecteurs d'édition traditionnelle n'ont pas exactement les mêmes attentes, liées entre autres au fait qu'ils payent pour avoir le texte) et aussi une sécurité intéressante pour la maison d'édition si vous avez une communauté déjà installée.
C'est très souvent un argument commercial que de mettre en avant une communauté déjà acquise, car c'est la certitude pour l'éditeur et les revendeurs d'un public captif qui achètera à la sortie, donc un bon levier de négociation pour des mises en avant sur les sites revendeurs.
Vous pouvez aussi directement mettre votre texte en auto-édition sur des plateformes comme Kobo Writing Life ou Kindle Direct Publishing. Ça n'empêche absolument pas de proposer votre texte aux maisons traditionnelles. Au contraire :
C'est donc bénéfique pour tout le monde.
Dans le même esprit, il est intéressant (et conseiller) de se créer des pages auteurs en ligne, à animer régulièrement !
Publier d'abord un texte en auto-édition (par exemple sur une plateforme comme Kobo Writing Life, Kindle direct Publishing ou Librinova), n'empêche pas de proposer le texte à une maison d'édition ensuite (juste vérifier que s'il y a contrat d'auto-édition, il n'y a pas d'exclusivité assortie d'une période dans ledit contrat)
Si un contrat est signé avec une maison, elle demandera alors le retrait du texte en ligne, en tout cas si elle demande l'exploitation commerciale papier et numérique. Vous pouvez très bien négocier aussi pour conserver vos droits numériques. Des auteurs comme Stéfany Thorne signent des contrats pour les exploitations papier de leurs œuvres, mais conservent leurs droits numériques, car elles vendent beaucoup plus en auto-édition.
Le principal étant qu'en tout cas, une exploitation commerciale en auto-édition n'interdit absolument pas de proposer son texte à une maison d'édition, au contraire. Cela peut devenir même un argument si le texte a bien fonctionné et a acquis un public.
Il est vivement conseillé de prendre le temps de se faire une belle couverture pour donner envie. Ce n'est bien sûr pas obligatoire, surtout pour une exploitation gratuite. Mais pour vendre son texte en revanche : c'est vraiment important.
Il faut se rappeler que lorsqu'on publie commercialement son oeuvre (par exemple sur les plateformes citées plus haut), on se retrouve en concurrence avec tous les autres livres disponibles sur le marché. Il est donc important de prendre soin d'offrir la meilleure qualité possible, tant sur le texte, la couverture ou l'epub, pour être pris au sérieux et satisfaire les lecteurs qui prennent la peine de payer pour lire notre texte.
Ensuite on a effectivement deux choix. Si l'on n’a pas envie de passer du temps à travailler sur sa couverture (ou que l'on ne s'en sent pas les compétences), il est tout à fait possible de se tourner vers un professionnel !
Pour ceux qui veulent économiser ou simplement tenter l'aventure : prenez le temps de regarder quelques tutoriels sur YouTube pour se former sommairement à des logiciels comme Photoshop pour faire des couvertures simples, mais efficaces, car en vrai ça n'a rien de sorcier de faire quelque chose de simple, mais qui donnera envie.
Je vous donne d'autres logiciels gratuits et dont des tutos existent également sur YouTube :
Voici également quelques sources d'images libres de droits que vous pouvez utiliser pour vos couvertures :
L'agent littéraire est peu utile en France.
Ce n'est bien entendu pas une vérité absolue, mais, dans leur immense majorité, les éditeurs sélectionnent de nouveaux auteurs selon des principes assez simples, et il y a assez peu de cas de figure :
1. Les soumissions de manuscrits ne sont pas ouvertes. En ce cas, inutile de solliciter cet éditeur, il choisit lui-même ses prochains auteurs et titres (pour la langue française) : le plus souvent ce sont des auteurs déjà dans leurs catalogues, ou ils approcheront eux-mêmes les auteurs qui les intéressent. Cela peut être par le biais d'autres maisons d'édition, car l'auteur aura déjà publié ailleurs, par le biais d'un repérage en ligne (d'où mon conseil récurrent de faire de l'auto-édition : c'est très souvent le meilleur moyen de se faire repérer), par une rencontre en salon du livre, des recommandations personnelles de collègues éditeurs... Les agents sont rares et gèrent plutôt des auteurs déjà installés. Ils ne démarchent pas, mais négocient les contrats et les droits.
2. Les soumissions de manuscrits sont ouvertes, de façon temporaire ou toute l'année. En ce cas, il suffit d'envoyer et attendre de voir si votre texte est sélectionné. L'agent n'aura aucun pouvoir décisionnel.
Si vous êtes un auteur primo édité (vous n'avez pas ou peu publié auparavant, ou dans de petites structures, qui ne sont absolument pas des sous-maisons, mais simplement sur une autre échelle que de plus grosses maisons), un agent est superflu. Cela n'est intéressant qu'une fois une carrière bien lancée pour négocier ses droits.
Vous gagnerez beaucoup de temps et d'argent en vous en passant, et cela sera bien mieux investi dans un beau site Internet (qui est une excellente carte de visite) ou des services de professionnels pour rendre votre manuscrit irréprochable.
À noter une sorte d'agent littéraire hybride : Librinova qui fait office d'agent littéraire pour de l'auto-édition publié chez eux et qui propose les livres à des maisons d'édition avec lesquels ils ont des accords.